Frédéric Doucet :Hôtel de la poste à Charolles 71
C'est toujours un immense plaisir pour moi, de découvrir un jeune chef de 35 ans, enraciné dans son terroir d'origine, résolument moderne dans sa manière de penser son entreprise, et sa cuisine.
La devise de la maison:
Même si Frédéric Doucet a repris l'affaire de ses parents, ce n'est pas un autodidacte. Il a fait son apprentissage tout près de chez nous, à l'Ecole Lesdiguières de Grenoble. Son parcours professionnel lui a fait cotoyer les plus grands chefs: Pierre Orsi à Lyon et Bocuse à Collonges, puis Trois Gros à Roanne.
Il revient à Charolles au début des années 2000. Il reçoit sa première étoile en 2012.
Charolles se trouve au sud de la Bourgogne, à la verticale au nord d'Ambert. Village fleuri, pittoresque, bien pourvu en boutiques des arts de la table et de la décoration...
Travaux, rénovations, agrandissement de l'hôtel qui passe de 9 à 15 chambres, piscine et jacuzzi prennent place dans le jardin de la Villa des Kiwis face au restaurant, juste de l'autre côté de la rue.
Il faut traverser sur une passerelle pour enjamber un petit bras de l'Yonne pour accéder à un ravissant jardin et aux vastes chambres rénovées, très accessibles et décorées avec goût. L'hôtel est classé 4 ****.
Et la cuisine alors?:
80% des fournisseurs sont de saône et Loire. Le charollais et les escargots sont à la carte tout au long de l'année. Les menus changent toutes les 6 semaines...on travaille avec respect des produits de qualité.
La cuisine, l'accueil, le service, la décoration...c'est un tout joliment équilibré. On accède à la terrasse en traversant la cuisine...à droite la plonge, à gauche les fourneaux.
A 20h45 c'est déjà trés vivant derrière les pianos, mais les cuisiniers prennent le temps de nous saluer.
Installation à table et prise de commande bien réglée, pas d'attente excessive et une écoute attentive.
Les mises en bouche arrivent:
Sous la crème un hachis de boeuf charollais, caramélisé et réduit en compote...c'est lui qui devait déjà roussir dans les casseroles vers 18h...un parfum extraordinaire baignait la réception! du boeuf longuement mijoté qui sert à faire les jus concentrés et succulents...
Sorbet betterave-cassis qui explose en bouche, avec des petits cristaux de sel qui croquent et équilibrent parfaitement le sucre du sorbet, la pistache croustille: l'ensemble est délicieux.
Puis arrive la fricassée d'escargot sur une tarte tomatée qui baigne dans une crème à la fourme d'Ambert. Les escargots sont moelleux , pas caoutchouteux...bien relevés: quelle belle idée!
La fraîcheur du jardin est toute entière dans cette superbe assiette: pas de vinaigre balsamique en petits points ni en virgule...une note sucrée apportée par une sauce à la confiture de tomates, des feuilles ultra fraîches, des légumes minscules croquants et savoureux, l'artichaut très présent était parfumé et cuit à la perfection, les tempuras, la bourrache...la capucine...une merveilleuse entrée qui reflète bien la cuisine du chef: sincère, droite, poétique et goûteuse.
C'est mon coup de coeur de la soirée.
Le plat de veau cuit à basse température est aussi très réussi bien que plus classique.
Un plateau de fromages en grande majorité régionaux affinés à point.
Pré-dessert rafraîchissant avec un sorbet verveine et une crème à la menthe.
Et pour finir en beauté un baba réalisé à la table.
Côté vin nous avons accompagné ce dîner de St Joseph Blanc de chez Cuilleron.
Un verre de Monthelie Clos des Toisières 2012 pour moi avec le fromage...bel accord ma foi
Cette maison qu'il faut aller découvrir au bout de quelques km de belle routes campagnardes est une très jolie surprise. Le personnel est prévenant, souriant et très attentionné.
Osez l'Hôtel de la poste à Charolles!, c'est un retour aux sources.
2 avenue de la Libération
71120 Charolles
03 85 24 11 32
mes autres billets gourmands?
L'Ed-Em à Chassagne Montrachet
et le 2 eme billet sur l'Ed-Em
...de quoi saliver et rêver!